Méthodologie de mise en œuvre

 

Tenant compte de la situation de la période de transition et de sortie de crise du Burkina Faso, le projet se base sur l’approche du cycle électoral afin de couvrir toutes les phases du processus (périodes pré-électorales, électorales et post-électorales), aussi bien dans le court terme que dans le long terme, et tous les acteurs potentiellement impliqués dans la gestion des élections. L’approche du cycle électoral repose sur la conviction que les élections sont composées de nombreux éléments interdépendants et dont les aspects légaux, techniques et organisationnels doivent être considérés simultanément. Il s’agit ainsi de considérer toute intervention en matière électorale à l’aune d’une vision globale et durable, qui doit se prolonger au-delà du présent cycle électoral.

 

D’une part, considérant les contraintes spécifiques à la transition burkinabé, notamment la rareté de ressources à mettre à disposition pour le cycle électoral en cours, la rationalisation et l’optimisation des activités pré-électorales, électorales et post-électorales demeurent essentielles pour assurer la tenue à bonne date des scrutins prévus durant la période 2015-2016. La rigueur dans la mise en œuvre des activités contribuera à garantir la transparence et la crédibilité acquise de la Commission électorale et celle des scrutins. D’autre part, le renforcement des capacités locales et l’accroissement de la participation tant citoyenne, de la société civile et politique sont considérés comme le socle principal d’un processus électoral apaisé (pacifique) et dont les résultats seront acceptés par la majorité des principaux acteurs.

 

Ces deux facettes complémentaires sont considérées comme essentielles pour atteindre les objectifs finaux. Le projet incorpore l’aspect genre et les droits humains dans toutes les activités proposées.

 

Au-delà des activités qui s’inscrivent dans le cycle électoral, une attention particulière est portée sur la pérennisation des efforts déployés et des résultats à atteindre. A cet égard, des activités post-électorales sont proposées afin d’identifier les leçons apprises et les recommandations pour  permettre l’amélioration du processus électoral et d’encourager des cadres de dialogue entre les différents acteurs. De façon transversale, des activités répondant aux besoins d’interopérabilité entre les principaux acteurs de l’assistance électorale sont proposées dans le cadre de gestion du projet. En général, le PACTE-BF propose un accompagnement et une expertise  permanents au service des acteurs bénéficiaires du projet et ceci à travers la présence d’une équipe d’experts internationaux et nationaux. Le projet répond de manière innovante à différents enjeux du renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le processus électoral.

 

En vue de relever les défis imposés par la transition burkinabé, la méthodologie utilisée pour une partie des formations menées dans le cadre du projet est basée sur la formation en « Leadership et Gestion des Conflits pour l’Administration Electorale » (LEAD), dont des modules spécifiques seront conçus pour le Burkina Faso. Elle est adaptée à  un contexte d’élections post-conflit ou de crise. ECES estime essentiel de proposer une action de renforcement des  capacités en matière de leadership et de gestion des conflits. L’intérêt pour ce genre d’actions a d’ailleurs déjà été exprimé par la CENI. La méthodologie innovante et unique de la formation LEAD a été développée conjointement par des experts d'ECES et le Center for Creative Leadership (CCL).

 

LEAD a pour objectif de renforcer les capacités des acteurs électoraux en matière de leadership, d’accroître leur capital de confiance et de leur fournir les outils nécessaires à la de prise de décision, et à la gestion des conflits tout au long du cycle électoral. Dans le cadre du PACTE, la formation LEAD sera adaptée au contexte burkinabé, en particulier aux contraintes imposées par la transition en cours et aux populations cibles. Il s’agit d’assurer un dialogue permanent entre les différents acteurs et créer des conditions de la prévention des conflits et instaurer un climat apaisé favorable au bon déroulement du processus électoral en général.

 

L’appropriation du projet par les bénéficiaires demeure au cœur de sa conception, car nécessaire pour que les activités soient menées de manière pérenne. Cette appropriation est assurée par l’étroite coopération entre les différents partenaires tant internationaux que nationaux. Par ailleurs, afin d’assurer l’efficacité de l’assistance technique électorale proposée, le cadre de gestion du projet inclus des mécanismes d’interopérabilité, de synergies et de complémentarité avec les autres acteurs de l’assistance électorale au Burkina Faso.